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Préambule |
Nous sommes le 13 juillet
2005. Les attentats perpétrés à Londres me
donne
l’opportunité de cette nouvelle introduction. Sur les
attentats, pas grand chose à ajouter. Ils
sont non seulement odieux mais inutiles pour la cause qu’ils
sont sensés servir. Ce qui
m’intéresse ici ce sont les réactions des responsables
politiques et de leurs valets, je veux
dire les médias dans leur ensemble.
Ceux qui ont perpétré sont des terroristes :
- Qui ont frappé aveuglément ;
- Qui ont subit un lavage de cerveau,
- Qui veulent détruire les vraies valeurs de notre civilisation.
Ne remontons pas trop loin dans l’histoire et penchons sur
les deux derniers siècles. Je veux
dire les vingtième et vingt et unième.
Jamais les peuples respectant les vraies valeurs n’ont frappé
aveuglément par des
bombardements massifs causant des dizaines de millions de victimes
( voir les détails dans
les deux derniers livres de cette tétralogie.). Jamais les
peuples colonisateurs n’ont éliminé
les indigènes par des génocides planifiés.
Quant aux kamikazes, notre civilisation occidentale et ses vraies
valeurs n’en
avait pas besoin ; elle imposait ( et impose toujours ) le sacrifice
de sa jeunesse à des
causes dont le caractère sordide est occulté par l’exaltation
de vertus auxquelles personne
ne croit plus. Que penser des fusillés pour l’exemple
de la guerre de 14-18 ; des
emprisonnements sommaires des objecteurs de conscience au moment
de la guerre
d’Algérie. Mais voilà, quand on défend
les vraies valeurs, on codifie les crimes
nécessaires à la défense des intérêts
des puissants. Pour les américains exterminer les
indiens au dix-neuvième siècle n’était
pas un crime, ni l’utilisation des bombes à
fragmentations qui des millions d’êtres humains dont
un grand nombre d’enfants, ni la
destruction des terres cultivables du Vietnam , du Cambodge, du
Laos, par l’agent orange,
ni les bombardements massifs des villes et villages, aujourd’hui,
de l’Irak, et de
l’Afghanistan.
Non, il n’y a pas une lutte d’un monde civilisé
contre le terrorisme, mais
l’affrontement de deux formes de terrorisme ; l’une
qui a été légalisée en partageant le
monde des humains en bons et en mauvais ; l’autre dont on
refuse de mettre en évidence
les vraies raisons, car la reconnaissance de la vérité
mettrait en péril les intérêts des
puissants.
Le but de ce préambule est surtout de donner le ton de ces
quatre livre. En fait les
deux premiers ne concernent que les connaissances en général
; mais les deux suivants sont
résolument polémiques et contiennent des critiques
extrêmes de notre civilisation décadente.
Avant-propos: (Juillet
2005)
Ce texte est libre de tout droit. Chacun
peut l’utiliser à sa convenance. Mes
remerciements n’iront qu’à deux personne: mon
fils et Daniel H, qui m’ont aidé à
emprisonner le monstre dans son antre informatique. Ce long travail
est le fruit de plus de
quinze années de travail solitaire et n’a été
revu par personne. Je dis monstre car ce travail
n’est qu’une misérable esquisse d’une oeuvre
que je me sens incapable d’achever seul
d’une façon convenable. Cet antre n’a cependant
rien à voir avec celui de Fafner, le
Dragon vautré sur son trésor et qui sera abattu par
Siegfried. Le voyageur égaré ne risque
pas d’être dévoré, et en fait de trésor
ne pourra que glaner que des parcelles infinitésimales
de savoir.
Avertissement: (Janvier 2005)
A Michel O.
Drôle d'idée que de dédicacer un tel travail
à un philosophe maniant avec autant
d'aisance la langue française et les idées. J'ai beaucoup
d'estime pour toi, et te sait gré de
faire un peu d'air pur dans les miasmes de la pensée moderne.
Alors pourquoi te mêler sans
même solliciter ton avis à cette entreprise pour le
moins obscure. Je vais tenter de
t'expliquer.
Je n'ai pas lu tous tes ouvrages, mais je crois te connaître
assez pour affirmer
partager pratiquement toute ta philosophie. Je sais, il n'y a pas
de quoi être flatté, car j'ai le
cruel sentiment, en exhibant mon travail d'être un montreur
de monstres.
Tu as manifesté dans plusieurs de tes livres ton intérêt
passionné pour l'art de
notre temps. Passion que mon inculture ne me permet pas, hélas
de partager. C'est pourtant
l'art moderne qui m'a fait penser à toi pour cette dédicace.
J'ai été étonné de ces sculptures
faites de compression d'objets divers, en fait de déchets
de notre société de consommation.
Etonné des poubelles de je ne sais plus qui. C'est alors
que j'ai compris en quoi mon travail
s'apparentait à ces différentes formes d'arts.
Pour comprendre ces propos je me permets de dévoiler le cheminement
qui m'a
conduit à la tentative littéraire qui suit ces avant-propos.
J'ai commencé à gribouiller assez
tardivement, aux alentours de ma vingtième année.
En quelques années j'avais rempli
quelques milliers de pages ; dans mon esprit passablement stupide
j'y voyais l’amorce
d'une oeuvre future. J'y croyais dur comme fer, jusqu'au moment
où j'ai compris que j'avais
confondu enthousiasme et talent. J'ai donc en 1968 brûlé
ce que je croyais être mon bien le
plus précieux. J'ai alors cherché la vérité
dans les sciences, consacrant le plus clair de mon
temps à tenter de pénétrer les arcanes des
fondements des mathématiques, des théories
quantiques et relativistes. Echecs prévisibles et cuisants.
Le démon de l'écriture ne m'avait
pas lâché, et à nouveau des milliers de pages
s'entassaient. En fait les débris d'une pensée
qui n'avait jamais pu s'épanouir. Nous voilà maintenant
au fait : c'est avec ces résidus de
poubelle que j'ai construit ma Tétralogie. Mais pourquoi
ne pas me livrer à un ultime
holocauste, détruire ce qui n'est qu'une ébauche maladroite
? J'ai peut-être une réponse. Je
me sens comme un père qui a donné le jour à
un monstre qu'il a dissimulé aux yeux de
tous. Les efforts de ce père pour faire de son enfant un
être présentable ont lamentablement
échoué ; les liens affectifs qui se sont noués
ne permettent plus la mise à mort...
Ce dont on ne peut parler, il faut le
taire. Cet aphorisme qui clos le Tractacus
logico-philosophicus a fait couler beaucoup d'encre. On peut continuer
à épiloguer sur son
sens, et en fait, il a un sens personnel pour chacun d'entre-nous.
Pour ma part ce sens est
très clair : tu aurais aussi bien fait de fermer ta gueule.
Car enfin, on peut se murer dans un
solipsisme atténué, celui qui ne remet pas en cause
l'existence d'une réalité extérieure à
la
conscience, mais celui qui rejette tout lien avec cette réalité,
et prétendre n'écrire que pour
soi ; mais cette attitude n'est-elle pas un mensonge grossier que
la conscience commet à
l'égard d'elle-même ? N'est-il pas plus logique de
taire ce dont on ne veut parler ? Je sais
mon enfermement définitif, quoiqu'il arrive mes livres seront
des oeuvres posthumes.
Construits dans une solitude intellectuelle absolue, ils ne peuvent
en aucune façon être
l'objet de discussions. S'ils sont, un jour, connus d'un public
nécessairement restreint, je
serai peut-être encore matériellement vivant, mais
intellectuellement mort.
En fait, je suis une espèce de facteur Cheval, j'ai accumulé,
au cours de mes
vagabondages littéraires et pseudo-scientifiques des matériaux
hétéroclites dont j'espérais
faire une oeuvre. Ces matériaux je les ai glanés au
pied des temples de la culture, rebut jetés
aux pauvres, et dans les marigots entourant les citadelles de la
science. Cheval a construit
le château de ses rêves, mes pierres gisent sur le sol
et je n'ai jamais eu la force et le don de
les assembler en un tout cohérent. Je les abandonne aujourd'hui
au bord du chemin ; si elles
n'intéressent personne, rien ne sera vraiment perdu.
Mais de quoi s'agit-il ? Wotan est le personnage central et mystérieux
de la
Tétralogie de Wagner. Le héros principal devait au
début de la gestation de l'oeuvre, être
Siegfried, mais rapidement celui-ci a cédé le premier
rôle au maître des dieux.
Le texte de Wagner, comme nous le verrons reste peu explicite sur
les origines du
dieu. Nous savons simplement qu'il a perdu son oeil droit au cours
d'un échange mythique.
Il devient maître de l'univers, mais pour assurer sa puissance,
il brise une branche du Frêne
Sacré, pilier du monde. Le rameau devient la lance où
le dieu inscrit les runes, c'est-à-dire
l'ensemble des lois qui, à partir de cet instant doivent
régir l'univers. Mais les deux
conséquences de cet acte vont au cours d'un long temps détruire
cet ordre divin.
- L'arbre va lentement dépérir puis mourir de sa blessure.
- Le dieu qui se veut libre va devenir l'esclave de ses propres
lois, et entraîner son
univers dans le chaos pour tenter de retrouver sa liberté
perdue.
Le dieu se sait condamné ; cette liberté perdue il
ne peut la retrouver qu'en
abandonnant son monde aux forces du mal. Mais il échafaude
un autre plan : puisqu'il est
lui-même condamné, mais qu'il détient encore
la puissance, donner naissance à un héros
qui soit un autre lui-même, mais libre de toute contrainte1.
Mais cet autre ne pourra
conquérir sa liberté qu'aux dépens du dieu
lui-même. Nous allons donc voir Wotan face à
cet insurmontable dilemme : poursuivre son projet de créer
l'homme libre selon ses voeux,
mais oeuvrant en même temps à sa perte. Le résumé
qui suit fait l'objet du développement
en quatre parties de mon travail, ce n'est donc qu'une indication
sommaire.
Wotan a le don d'ubiquité (il est magicien aussi ), il vit
parmi les dieux mais peut
prendre l'apparence humaine. Ainsi, de ses amours terrestres, après
qu'il eut fondé la tribu
des Walsung naîtront Siegmund et Sieglinde, et Erda, qui préside
au destin du monde
donnera au dieu les neuf Walkyries, dont Brünnhilde.
1 Si l'on s'en tient au pied de la lettre du texte wagnérien,
Wotan veut donner naissance à l'homme libre pour reconquérir
l'anneau en possession de Fafner, et mettre fin à la malédiction
( je ne puis sur tous ces points que renvoyer à mon texte
), qui pèse sur lui, mais il est bien évident que
Wagner a voulu donner un sens beaucoup plus profond au comportement
de son héros. C'est précisément ce que le présent
travail tente de mettre en évidence.
Le foyer de Wotan est, durant son absence
détruit, Sieglinde, enlevée par Hunding
doit épouser celui-ci. Siegmund se retrouve seul. Nous comprenons
déjà que Wotan l'a
abandonné pour en faire le héros attendu, l'homme
libre devant être ce que le dieu ne peut
plus être. Le dieu reprend la forme humaine pour venir au
secours et du frère et de la soeur.
Il pénètre dans la demeure de Hunding et plante l'épée
Notung dans le tronc de l'arbre qui
soutient la demeure.
Le destin du dieu est alors scellé. L'épée
sera l'instrument de sa perte. Chute que le
dieu va minutieusement organiser tout en donnant le sentiment du
contraire. Donnons la
trame des événements en renvoyant le lecteur au texte
lui-même.
- Seul Siegmund pourra arracher l'épée du tronc. Et
le dieu jette la soeur dans les
bras du frère ( acte 1 de la Walkyrie ). De cet amour incestueux
naîtra Siegfried.
- Fricka, l'épouse divine du dieu, gardienne de la morale,
impose à Wotan le
sacrifice de Siegmund, coupable du double crime d'inceste et d'adultère.
- Dans le combat qui oppose Siegmund à Hunding, Wotan brise
l'épée de son fils
qui se retrouve désarmé et tué. Sieglinde assiste
au combat ainsi que Brünnhilde qui a trahi
les ordres de son père et a tenté de protéger
Siegmund. Le dieu laisse Brünnhilde se saisir
des morceaux de l'épée brisée et fuir avec
Sieglinde qui porte Siegfried en son sein.-
- Le dieu se propose d'abandonner Brünnhilde sans défense
sur la terre, la privant
de son essence divine. Le troisième acte de la Walkyrie donne
le sentiment que Brünnhilde
mène le jeu et obtient de son père d'être protégée
par un cercle de feu que seul un héros
pourra franchir, mais en fait, et la musique le souligne en achevant
l'acte sur le thème de
Siegfried, le dieu a déjà décidé que
ce héros serait Siegfried et que ce dernier en
conquérant Brünnhilde anéantirait son pouvoir.
- Au premier acte de Siegfried, Mime qui a recueilli le jeune héros
après la mort,
en couche de sa mère tente en vain de ressouder les morceau
de l'épée brisée. Wotan, qui a
repris sa forme humaine ( il est le wanderer ), rend visite à
Mime; il joue avec le pauvre
frère d'Albérich au jeu des trois questions. Nous
comprenons qu'il est venu rendre possible
pour Siegfried la refonte de l'épée. Effectivement,
après son passage le jeune héros ne
ressoude pas l'épée, mais la réduisant en poudre
lui redonne son pouvoir. Certes cette épée
viendra, au bras de Siegfried à bout du dragon gardien de
l'anneau, mais au-delà sera
l'instrument de la perte du dieu.
- Siegfried tue le dragon, et une nouvelle fois Wotan intervient,
par l'oiseau, son
messager, il conseille au héros de prendre l'anneau, puis
lui indique le chemin du rocher où
dort Brünnhilde entourée de son cercle de feu.
- Au pied du rocher, Wotan attend Siegfried, il lui faut jouer sa
dernière comédie,
feindre d'interdire le passage au héros; le dieu tente désespérément
de se faire connaître,
mais Siegfried se rit de lui. Lorsque Wotan brandit la lance, celle-ci
est brisée par le coup
que lui porte Siegfried. La route est libre, la puissance des dieux
anéantie, mais Siegfried
porte au doigt l'anneau maudit.
Ce que je nomme Complexe de Wotan, et qui fait l'objet des quatre
volumes qui
suivent, est cette contradiction au coeur du maître: il a
besoin pour survivre au-delà de ses
capacités créatrices d'aider son élève
à le surpasser, mais ce dépassement à venir
est en
même temps la fin du pouvoir du maître. Laisser la place
sans lutter n'est pas digne de
l'homme, mais cette lutte doit être gagner en fin de compte
par le disciple ou le maître
détruit son objectif au moment de l'atteindre.
Pour aider l'éventuel lecteur j'ai rédigé,
en appendice un résumé complet de la
Tétralogie. C'est le minimum d'information nécessaire
pour comprendre le sens de mon
travail, si toutefois celui-ci en a un.
Un mot pour celui qui voici plus de
cinquante années m’a initié à la musique,
et
surtout fait connaître la tétralogie : Jean-Pierre
C. D’autre part ce dernier est l’auteur de
trois ouvrages consacrés au rapport du désir et de
la violence ; thèmes qui sous-tendent la
Tétralogie2.
Je dédie ce travail à:
- Tous ceux qui sont morts, qui meurent, qui mourrons, et ne laisserons
aucune
trace dans la mémoire collective.
- Ceux qui souffrent de la cruauté humaine, de sa vanité,
de sa stupidité.
- Toutes les victimes, des nationalismes bornés, des patries
au service des
ambitieux sans scrupule, des tyrans protégés par de
soi-disant démocraties.
- La multitude des américains qui ne sont pas concernés
par les attaques que je
porte, dans la quatrième partie de ce travail, à leur
pays. Ces américains qui souffrent de
voir à la tête de leur pays le président le
plus borné de toutes les démocraties, d'hier et
d'aujourd'hui, qui souffrent de la haine qu'une politique inique,
menée par des forcenés
ivres de richesse et de pouvoir à déchaîné
sur eux. Qui souffrent encore d'être citoyen d'une
nation qui règne sur le monde par le terrorisme, le crime
organisé qui a causé en 20 ans
cent fois plus de morts que le Tsulami qui a ravagé les côtes
asiatiques.
- Ceux qui ont signé un pacte avec le diable lorsqu'ils ont
compris que la plupart
des bons étaient pire que les méchants.
- Ceux dont les oreilles entendent encore monter de la terre «
...des hosannas
serviles, / l'appel désespéré des nations en
croix / Et des justes râlant sur le fumier des
villes.»
- Ceux qui ont au coeur le désir de créer mais qui
n'en ont ni les capacités, ni les
moyens.
- Tous les lâches qui ont rêvé d'être courageux.
- Tous les courageux qui n'ont jamais eu l'occasion de montrer leur
courage.
- La multitude des Estragon, des Vladimir, qui leur vie durant ont
attendu Godot
en sachant fort bien qu'il ne viendrait jamais.
- Tous les naufragés de la vie, qui luttent désespérément
pour tenter de s'en sortir,
mais que la société, ses maîtres et esclaves
enfonce chaque jour un peu plus dans la misère
en prétendant leur porter secours.
- A ma fille.
Le temps passe et nous sommes déjà
à la mi-avril 2005. Jean Paul 2 est mort et les
médias ont dépassé toutes les bornes de la
folie collective. Le référendum sur la
constitution est en passe d'être un bide complet. Nouvelle
occasion pour les médias de
délirer. Les Etats-Unis s'imposent de plus en plus par le
bluff, le mensonge, la propagande
de bas étage. Le but des puissants n'a jamais été
aussi évident. Le monde de demain ne
compte plus pour eux, sauf en quelques occasions, pour donner le
change.

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